Si vous êtes un créateur de contenu sur YouTube et que votre modèle commercial consiste à monétiser les vidéos avec de la publicité, vous avez certainement entendu ces dernières années les nombreux débats au sujet des règles de monétisation ou même entendu le terme “démonétisation”. La monétisation publicitaire sur YouTube pose de nombreuses questions, et pour cause, c’est l’un des modèles de rémunération principal pour les créateurs (les autres étant le placement de produit, les partenariats rémunérés ou encore les abonnements premium mais nous nous concentrerons sur la monétisation publicitaire dans cet article).

 

Nous verrons dans un premier temps les règles autour de la monétisation publicitaire, puis les différents problèmes régulièrement pointés du doigt par les créateurs au sujet de ce système de rémunération. Enfin, nous verrons les alternatives pour les créateurs, vidéastes et musiciens pour développer leur rémunération.

 

 

Comment fonctionne la monétisation sur Youtube et quelles sont les règles ?

Tout le monde ne peut pas monétiser ses contenus avec de la publicité sur YouTube. En effet, il faut remplir un certain nombre de conditions pour faire partie du YouTube Partner Program :

  • Avoir un contenu éligible (avoir tous les droits de diffusion, y compris la musique, certains types de contenus comme les vidéos ciblant les moins de 13 ans ou contenant certains thèmes ou sujets sensibles etc.)
  • Vivre dans un pays ou une région éligible.
  • Avoir plus de 4 000 heures de visionnage au cours des 12 derniers mois.
  • Avoir plus de 1 000 abonnés.

 

Il vous faudra également un compte AdSense valide. Ensuite, YouTube validera ou non votre demande, et même dans le cas où vous remplissez ces critères YouTube ne valide pas systématiquement les comptes car il analyse également le contenu de votre chaîne. Pour cela YouTube utilise notamment un système de détection automatique de mots, en en scannant vos vidéos peuvent comprendre la thématique de votre chaîne. Si vos contenus comportent par exemple trop d’insultes ou d’injures, ou beaucoup de mots autour des champs lexicaux du sexe, des armes etc… Alors ils peuvent décider de ne pas valider votre compte.

 

Concernant le potentiel de revenus, nous avions fait un article sur les revenus des youtubers il y a quelques années qui reste d’actualité. De manière générale, il faut garder en tête les informations suivantes :

  • YouTube prend 45% des revenus publicitaires ;
  • Si les utilisateurs passent (“skip”) les pubs, les revenus sont moindres voire nuls ;
  • Tout est automatisé : les annonceurs, le nombre de pubs, leur fréquence, le CPM… Les créateurs n’ont que peu de contrôle sur les paramètres des campagnes ;
  • Certaines thématiques de vidéos rémunèrent plus, la saisonnalité joue également ;
  • En moyenne on peut retenir que 1000 vues = 1€ reversé au créateur (avant taxes etc…) ;

Pour résumer, la monétisation sur YouTube n’est pas pour tout le monde, il faut avoir un contenu approuvé par YouTube, faire un nombre non négligeable de vues, et évidemment faire plusieurs millions de vues / mois pour pouvoir espérer en vivre.

Par ailleurs, c’est une régie publicitaire automatisée très puissante mais elle n’offre que peu de contrôle aux créateurs qui subissent les campagnes (et n’ont aucun droit de regard sur les annonceurs ni possibilité de paramétrer de manière avancée les publicités).

 

 

Quels sont les principaux problèmes avec la monétisation YouTube ?

Un certain nombre de soucis se posent autour de la monétisation YouTube et sont souvent mis en avant par les créateurs vidéos:

 

Démonétisation

Les contenus sont souvent et facilement démonétisés. Comme vu avant, en fonction de la thématique certains contenus peuvent être automatiquement démonétisés par YouTube. En effet, en 2017 puis 2019, beaucoup d’annonceurs importants (comme Nestle, Pepsico ou Mac Donalds)  ont décidé de boycotter la plateforme suite à des inquiétudes de se voir associer à des contenus suprémacistes ou pornographiques. Dans un autre registre, de nombreux artistes ou producteurs de contenus se sont plaints ces dernières années suite à l’utilisation illégale de leurs contenus (musique ou extraits de films par exemple) par des créateurs qui monétisaient leurs vidéos. Dès lors Google, la maison mère de YouTube a décidé de renforcer la sécurité sur les contenus et est devenu de plus en plus strict en démonétisant immédiatement (et parfois même en censurant) un grand nombre de contenus.

Un bon nombre de créateurs pointent du doigt plusieurs problèmes:

  • Certaines thématiques jugées sulfureuses sont automatiquement bloquées (dès lors des contenus proposant des débats par exemple autour de la sexualité ou l’avortement ne pourront jamais être monétisés).
  • Les filtres automatiques qui protègent les droits d’auteurs sont parfois trop stricts. À titre d’exemple, le musicien et Youtuber Rick Beato a déclaré que toute sa vidéo sur l’histoire de la guitare rock a été bloquée pour avoir utilisé 10 secondes d’images en direct de Randy Rhoads jouant un solo de guitare.

La politique de YouTube consistant à “bloquer d’abord et discuter ensuite” pénalise de nombreux youtubers qui voient une grande part de leurs revenus s’échapper pour des raisons pas toujours justes.

 

Peu de contrôle sur les paramétrages des campagnes publicitaires

Comme nous l’avons vu dans la première partie, l’outil de monétisation publicitaire de YouTube n’offre que peu de contrôle sur les campagnes. Notamment, nous pouvons citer:

  • Il n’est pas possible de choisir les annonceurs, ni de faire des contrats en direct pour diffuser une campagne spécifique
  • Il y a peu de flexibilité dans la configuration des campagnes potentielles. Par exemple, vous ne pouvez pas choisir le nombre de coupures publicitaires (qui se fait automatiquement, souvent en fonction de la longueur de votre contenu). Vous ne pouvez pas non plus définir un capping, c’est-à-dire un nombre de fois maximum ou un utilisateur peut voir la même publicité sur votre chaîne.
  • Le prix du CPM ne peut pas être fixé par un créateur. Le CPM est le coût qu’un annonceur paie pour 1000 vues de sa publicité. Ce prix est calculé automatiquement par l’algorithme publicitaire YouTube en fonction de nombreux critères. Malheureusement en tant que créateur vous ne pouvez pas fixer de règles concernant, par exemple en fixant un CPM minimum à 10 €.

 

Revenus

YouTube prend une part importante sur les revenus issus de la monétisation publicitaire: 45%. À part si vous êtes un partenaire YouTube important ou un énorme Youtuber, ce pourcentage n’est pas négociable.

Une régie publicitaire classique prend en général entre 15 et 30% des revenus publicitaires. Ce partage de revenu important pour YouTube est souvent critiqué par les créateurs.

 

Limitation sur la collecte des données publicitaires

Les informations de données sur votre audience fournies par YouTube sont relativement minces. En premier lieu, vous ne savez pas qui est vraiment votre audience et ce sont des données qui ont beaucoup de valeur. Imaginez qu’un créateur soit en mesure de fournir à un annonceur (avec le consentement de votre audience) la liste de ceux qui ont regardé la publicité jusqu’au bout ou qui ont cliqué sur la publicité.

Les données les plus importantes sont conservées par YouTube qui ne les partage pas. Utiliser YouTube c’est renoncer à obtenir des données qualifiées sur son audience qui pourraient se monétiser bien mieux auprès d’annonceurs si vous les possédiez.

 

Une opacité dans les règles de monétisation

Un autre point souvent critiqué par les youtubers est la dépendance qu’ils ont sur YouTube. On le sait, l’algorithme de mise en avant des contenus change souvent et personne ne sait vraiment comment il fonctionne. Il en est de même pour les règles de monétisation. La résultante pour les créateurs est une grande incertitude: est-ce que mes contenus vont être démonétisés? Quels seront mes revenus publicitaires le mois prochain?

Comme nous l’expliquions dans cet article, les GAFANS ont le pouvoir. Ils peuvent décider de changer leurs règles du jeu du jour au lendemain: fermer une chaîne YouTube, démonétiser une vidéo ou une chaîne entière, censurer un contenu, diffuser des annonceurs dont vous n’appréciez ni les produits ni les valeurs…

 

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Quelles sont les alternatives de monétisation pour les créateurs de contenus ?

Sur YouTube, le placement de produit ou partenariat avec une marque peut être plutôt rémunérateur. Généralement le contrat se fait en direct entre un YouTuber et un annonceur, ce qui évite que YouTube touche une commission. Toutefois cela nécessite que vous ayez déjà une très grosse audience et une communauté active. Et évidemment, comme tout se passe sur YouTube vous ne serez pas en mesure de fournir de données avancées à vos annonceurs concernant votre audience : par exemple savoir qui a vu le placement de produit (pour pouvoir être recontacté ou re-cibler ensuite).

 

Le merchandising consistant à vendre des produits dérivés est aussi une solution, mais là cela implique que vous puissiez gérer une boutique séparément avec des fournisseurs, du service après-vente, de la gestion des stocks etc… C’est une vraie activité il faudra donc des ressources dédiées pour s’en occuper de façon sérieuse.

Une autre alternative consiste à créer sa propre plateforme de streaming de diffusion. Que cela soit une plateforme de vidéos ou même une application mobile de musique ou de podcast, l’essentiel est de contrôler la plateforme dans son ensemble:

  • Contrôlez vos contenus : pas de “strikes”, pas de démonétisation, pas de contenus provenant de concurrents à côté des vôtres
  • Choisissez le modèle de monétisation : Abonnement Netflix, paiement à la séance, parrainage… Ou un mélange de plusieurs modèles pour diversifier vos revenus ! Si vous décidez de poursuivre avec la publicité, vous pourrez choisir vos annonceurs, et négocier des contrats (et CPM) bien plus rémunérateurs.
  • Obtenez toutes les données de vos utilisateurs : sessions de visionnage, adresses e-mail & plus… Vous pourrez les valoriser bien mieux auprès des annonceurs.
  • Concevez votre plate-forme comme vous le souhaitez : vos couleurs, votre mise en page sans être contraint par YouTube.
  • Et en bonus vous pourrez même créer vos propres applications mobiles, applications TV (Apple TV, Android TV, Amazon Fire TV, Roku, Samsung TV, etc.)

S’affranchir de YouTube c’est pouvoir fixer ses règles, et reprendre le contrôle sur ses contenus, son audience et sa monétisation.

Attention: l’idée ici n’est pas de quitter YouTube bien au contraire. C’est une super plateforme de promotion, pour faire découvrir ses contenus vidéos et trouver des audiences. En revanche, si vous souhaitez faire de la création de contenus votre métier, alors la création de votre propre plateforme de streaming sera nécessaire comme média de diffusion et de monétisation principal.

Chez OKAST, nous offrons une solution clé-en-main pour créer sa propre plateforme de streaming pour diffuser ses contenus vidéos ou audios, ou même ses live streams. Vous avez le contrôle total sur vos contenus et vos utilisateurs (ainsi que toutes leurs données). Et surtout vous pouvez mettre en place différents modèles de monétisation comme l’abonnement premium ou encore le sponsoring.

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