Comme à notre habitude en début d’année, faisons un tour d’horizon des tendances à suivre dans le secteur des médias et du divertissement (TV, Cinéma) et de la vidéo en ligne. 2019 s’annonce riche en nouveautés et innovations, que cela soit sur le plan des contenus, des business models, de la distribution mais également de la technologie.

 

Contenus

 

  • La bataille des Géants

Sur le plan des contenus, nous allons continuer d’assister à la guerre entre les anciens et les nouveaux producteurs autour des programmes exclusifs. Cette bataille est d’ailleurs en partie responsable des stratégies de concentration opérées par ces géant à grands coups d’acquisitions démesurées: AT&T rachetant Time Warner (85 Milliards de dollars) ou Disney s’offrant 21st Century Fox (71 Milliard de dollars). Un des objectifs à peine cachés des ces transactions : étoffer son offre de catalogues et se munir d’armes de productions massives pour partir à la recherche d’abonnés. Et en 2019, fort à parier qu’Apple se lance aussi dans une acquisition: (Paramount? Sony?) pour développer son offre de contenus exclusifs.

 

Ce qui est sûr, c’est que de nouveaux services viendront concurrencer Netflix: le tant attendu Disney+, mais également Warner et Apple (NBC ayant décidé d’attendre 2020). Reste à voir comment ces géants vont tenter de sortir leur épingle du jeu: innovation sur les contenus, course au casting le plus prestigieux (réalisateurs, showrunners, acteurs), bataille des prix, lancement de nouveaux business models (gratuits avec publicité? Hybrides pub et abonnements etc…).

 

  • Contenus Mainstream vs contenus de niche

Si les films et les séries seront certainement à l’honneur sur ces nouveaux services, les contenus sportifs devraient continuer de rassembler les foules en 2019. ESPN a lancé en 2018 (avec succès) ESPN+. DAZN, le netflix du Sport, a lui racheté les droits de 3 saisons de matchs de football de Serie A italienne. Pourquoi le sport a de beaux jours devant lui? Tout simplement parce que l’engagement des fans de sport est particulièrement fort: 91% des fans de sport s’abonnent à des services payants pour regarder du sport en direct. Et aussi, et surtout, le fan de sport est prêt à payer en moyenne 23 $ par mois pour accéder à du contenu sportif. Des évènements fédérateurs en direct, une forte demande et un panier d’achat moyen plutôt élevé, le sport en OTT devrait bien se porter en 2019.

Bien sûr, nous restons convaincus, comme chaque année, que les services de streaming vidéos de niche ont de vrais arguments face aux grands généralistes, et qu’ils sauront trouver et fidéliser leur audience. Chez OKAST, nous avons nous même annoncé plusieurs lancements de nouvelles plateformes SVOD fin 2018. Suivez-nous car 2019 verra éclore plein de nouvelles pépites.

 

  • L’interactivité, nouvelle arme marketing?

Sur le fond donc, rien de très nouveau: le sport, les séries et les films seront évidemment les plus prisés, mais on peut s’attendre à quelques innovations sur la forme. L’interactivité est une piste sérieuse: Netflix a ouvert la voie en 2018 avec l’épisode Bandersnatch de Black Mirror dans lequel le spectateur peut choisir entre différentes options de scénario. Ce type de format, sans être révolutionnaire a tout de même plusieurs avantages:

  • il est plus difficile à pirater car il requiert une technologie propre au sein du player
  • il est plus engageant que d’autres contenus, puisqu’il demande une participation active du spectateur
  • enfin, il permet de retirer des information marketing très pertinentes, que cela soit des données vis-à-vis du comportement par rapport à des marques, ou vis-à-vis de comportement par rapport à des structures dramatiques. Dans tous les cas, il ne serait pas étonnant que d’autres reprennent cette structure, y compris pour du brand content.

 

DistributionBusiness Models

 

  • Si le contenu est roi, la distribution est reine

Mais la bataille entre les futurs géants “flix” de la vidéo en ligne ne s’arrêtera pas juste sur les contenus, elle se fera aussi définitivement sur la distribution. Ceux qui bénéficieront de la distribution la plus étendue seront ceux qui auront plus de chance de remporter la bataille des services de streaming.

Apple par exemple pourrait profiter de son incroyable réseau d’appareils (iphones, ipads, Apple TV etc…) pour proposer à très grande échelle des contenus exclusifs via son futur service de streaming prévu pour 2019.

AT&T pourrait aussi bénéficier de son immense réseau de clients abonnés mobiles ou Internet pour promouvoir son futur service WarnerMedia. Dans tous les cas, la question de la distribution des services de vidéos ou de SVOD se pose.

La multi-distribution est un véritable enjeu pour un service de streaming. Si l’OTT a permis à de nouvelles marques et contenus d’émerger, il n’en reste pas moins que pour consolider son business, la distribution de son service sur de multiples offres permet de s’établir sur le long terme.  

Chez OKAST, par exemple, nous offrons de nouveaux systèmes de distribution, que cela soit via des applications dans des stores (Ios, Android) sur des aggrégateurs (Amazon, Roku à venir) ou en B-to-B.

Trouver un partenariat de distribution avec ceux qui possèdent les “tuyaux” (Cablopérateurs), les clients (Opérateurs de réseau mobile virtuel, MVNO), les appareils (constructeurs) est certainement l’un des leviers les plus puissants pour développer son service de streaming vidéo.

 

  • Vers des nouveaux business models?

Une autre question qui brûle toutes les lèvres, est celle du business models des services de streaming. Netflix a démocratisé le modèle de la SVOD mais est-ce bien le seul modèle possible pour des contenus premium? Le modèle AVOD, même s’il est éprouvé depuis de nombreuses années sur des services comme Hulu et Roku a vu récemment de nombreuses initiatives se développer: XumiTV, TubiTV, Pluto TV… Dans un marché de plus en plus globalisé, avec des audiences de plus en plus larges, et des outils pour cibler très précisément les consommateurs ce modèle a certainement de l’avenir. D’autant que certaines technologies, comme la blockchain (voir ci-dessous) vont ajouter de la transparence, rendant le modèle encore plus vertueux.

Enfin, d’autres modèles, un peu plus complexes, de type “bundle” ou “contenus exclusifs” pourraient être adoptés par certains services de streaming. A l’instar de celui de Amazon Prime Video, l’idée est d’intégrer le service vidéo comme un service additionnel à valeur ajoutée. Ou une tête de gondole pour acheter ou s’abonner à d’autres produits et services. Apple, comme il le fait depuis plusieurs années, pourrait proposer son futur service vidéo uniquement aux détenteurs d’appareils de la marque à la pomme. AT&T pourrait offrir un abonnement à son prochain service OTT Warnerflix à ses abonnés Internet et Mobiles. Et pourquoi ne pas envisager que Disney, après le rachat de Fox, puisse proposer des bundles contenus avec des titres de presse et d’autres services de streaming vidéos.

 

Les services vidéo OTT ne devenant plus une fin mais un moyen pour proposer des services ou produits plus chers, ou pour récupérer des données consommateurs comme le fait Amazon.  

 

Technologie

 

D’un point de vue de la technologie dans le secteur des médias et du divertissement, la blockchain sera définitivement la star de 2019. On parle même de véritable révolution, avec des applications de cette technologie qui pourraient bouleverser le secteur sur de multiples plans:

  • La distribution: grâce aux “smart contrats”, le suivi des droits et des royautés liés à un contenu vidéo serait enregistré dans une blockchain inviolable, et pourrait dans certains cas être associé à un paiement automatique. Le système décentralisé proposé par la blockchain permet d’aider les fournisseurs de contenus à mieux monétiser et tracer leurs droits. La blockchain permet également de mettre en place des systèmes de récompenses via les tokens promettant plus d’engagement et de fidélité autour des contenus vidéos. De nouveaux services comme TaTaTu vont éclore, avec nous le prédisons de nouveaux modèles vertueux pour les créateurs de contenus.  
  • Le piratage et/ou la fraude publicitaire: la blockchain via son système distribué, décentralisé et transparent va permettre de mieux tracer les contenus vidéos et les remontées de recettes correspondantes. Quelque soit le cas, les contenus seront mieux monétisés, les ayant-droits mieux rémunérés, ce qui devrait mécaniquement profiter à la Création au sens large.
  • L’information, puisque la blockchain permettra une plus grande transparence dans la fabrication de l’information et une traçabilité par la preuve numérique.

La liste de ce que la blockchain va ouvrir comme champs des possibles est immense. Et contrairement aux idées reçues, elle n’est pas qu’une idée embryonnaire mais bien une technologie déjà existante.

Pour en savoir plus, relisez nos différents articles: “Pourquoi les producteurs indépendants de contenus doivent connaître la blockchain” et “How The Blockchain Can Help Video Producers And Content Providers To Be More Visible (And More Profitable)“?

Et pour ceux que cela intéresserait, n’hésitez pas à suivre notre initiative iKast.io

Et vous, que pensez-vous de cette prospective 2019 pour la TV, le cinéma et la vidéo en ligne?

 

Rendez-vous l’année prochaine pour la suite 😉